À 12 ans, comment Sophie a sorti sa mère de la pauvreté

Comment Sophie F, jeune femme originaire du Cameroun, née dans l’extrême pauvreté, est devenue une riche femme d’affaires très respectée en France et dans son pays d’origine.

L’incroyable histoire de Sophie, de Douala à Rennes

Nous sommes dans les années 80 lorsque Christophe et Clémentine donnent naissance à la petite Sophie. Christophe est instituteur dans une petite école privée de quartier. Autant dire que son salaire ne lui permet pas de subvenir à ses propres besoins à plus forte raison ceux de sa famille. Mais Clémentine, la mère de Sophie qui en avait assez des moqueries de ses copines avait lourdement insisté pour avoir un enfant avec son compagnon. 

Sophie est née dans cette situation difficile, et ce qui n’a rien arrangé. c’est qu’elle tombait souvent malade. Christophe, pour arrondir ses fins de mois, donne des cours de répétiteurs à des élèves dans son quartier. Malgré ce deuxième travail, il avait toujours du mal à finir ses fins de mois. 

Quand le chemin de Chris croise la route de John…

Mais Chris reste digne et multiplie les petits boulots pour assumer sa famille. Un jour, il tombe sur John, un jeune camerounais qui affichait une certaine situation financière enviable. Il avait une belle voiture, s’habillait toujours bien et habitait une belle maison. Christophe l’avait rencontré lorsqu’il prospectait chez les habitants pour donner des cours de français et de mathématique aux plus jeunes. 

John fait savoir à Christ qu’il peut mieux s’en sortir s’il vient travailler pour lui. Le jeune homme qui traversait une passe vraiment difficile écoute cet homme lui expliquer qu’il n’avait qu’à livrer de petits colis à ses clients pour gagner près de 150 000 F par mois. Loin donc des 60 000 F qu’il percevait avec le cumule de toutes ses activités. 

Christophe demande à John la nature des produits à livrer. Celui-ci lui explique qu’il n’était question que de produits traditionnels déjà conditionnés pour l’expédition. Il lui avait fait croire qu’il vendait des médicaments de son tradipraticien de père réputé pour l’efficacité de ses prescriptions. En réalité, John était un vendeur grossistes de stupéfiants.  

Le malheur de Christophe, le père de Sophie

Sans pousser plus loin, Chris accepte le job et fait ses premières livraisons sans problème. Le mois touche à sa fin et Christophe est payé conformément à l’accord qu’il avait conclu avec John. Le jeune homme se dit qu’il a enfin trouvé un travail qui va l’aider à mieux gagner sa vie. Il fait profiter sa petit famille du fruit de son faible effort. 

Mais un jour, alors qu’il faisait sa tournée, Christophe qui portait de belles chaussures se fait agresser par un groupe de jeunes. Ils lui arrachent, en plus des chaussures et l’argent qu’il avait sur lui, le colis à livrer. Tout désolé, il retourne voir John pour lui raconter sa mésaventure. Celui-ci se met dans une terrible colère et demande à Chris de rembourser la valeur du colis, soit quelques 400 000F. 

L’argent facile, quelle incroyable tentation ?

Christophe n’en revenait pas ses oreilles. Il livrait quotidiennement une vingtaine de colis de cette valeur ? Il demande alors à connaitre le contenu réel des colis, ce que refuse catégoriquement John qui se fait très menaçant. Christophe dit alors qu’il va faire une déclaration d’agression à la police afin de se faire aider par les forces de l’ordre à retrouver les colis, surtout parce qu’il avait reconnu un de ses agresseurs. 

John le lui déconseille tout en insistant pour se faire rembourser la valeur du colis. Après plusieurs heures de chaudes discussions, John fait une proposition à Christophe. Il lui demande de travailler sans salaire durant trois mois, faute de quoi il devra immédiatement rembourser les 400 000. John refuse de continuer la livraison de produits de cette valeur dont il ignore toujours la nature. 

Les conséquences d’une tentions

Chacun campe sur sa position et le dialogue devient impossible. John, énervé, passe un coup de fil et deux de ses amis, pas des gentils, débarquaient à sa résidence. Ils emmènent dans leur voiture Christophe qui ne donnera plus aucun signe de vie. Sa compagne ne connaissant pas John ni son lieu d’habitation fait une déclaration à la police, mais sans succès. 

Plusieurs jours, semaines et mois s’égrainent et toujours aucune nouvelle de Christophe. La vie devient encore plus difficile pour Sophie et sa mère Clémentine. La jeune femme décide alors d’aménager chez un ami de Christophe qui habitait non loin de leur appartement avec sa famille. Elle accepte un petit travail de servante dans un restaurant du quartier et participe aux tâches ménagères chez son ami Lingil et Brigitte, son épouse. 

Le papa disparu, la petite Sophie ne pouvait malheureusement plus poursuivre les cours qu’elle arrêtera à la fin du primaire.

Le choix décisif de Sophie

Plus avançaient les années, plus dure devenait la vie. Sa mère qui n’était plus très jeune a été licenciée par son patron qui a engagé une fille plus jeune pour attirer de la clientèle. Usée par les difficultés de la ville, Clémentine décide de rentrer au village où son père avait encore quelques terres pour y semer des légumes. 

Sophie, elle, ne voulait pas rentrer au village et reste chez Lengil et Brigitte. Elle aide à entretenir la maison et continue d’être prise en charge par le couple. Mais à ses 12 ans, Sophie décide de tenter l’aventure en Europe. Elle se lancera dans un long périple qui lui fera traverser le Nigéria, le Niger, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc où elle embarque sur une embarcation de fortune pour l’Europe. Sophie est récupérée sauve par des garde-côtes espagnols qui la confieront à une association qui vient en aide aux jeunes immigrés clandestins. 

Elle explique à ces derniers qu’elle a de la famille en France et qu’elle souhaite y aller. Les associations lui paient le billet jusqu’à Marseille avec conseil de se rendre au poste de police si ses contacts sur place refusent de la prendre en charge. 

Christine peut-elle aider Sophie ?

Sophie débarque et c’est ce qui se passe puisque la jeune fille de son quartier du nom de Christine dont elle avait pris le numéro au début de son aventure ne pouvait l’accueillir chez elle. Elle était elle-même hébergée par sa cousine dans un petit appartement de deux pièces. Sa cousine habitait avec son copain sans papier dont elle avait également la charge. 

La police récupère la jeune Sophie qui sera ensuite confiée à une association française qui aide les jeunes sans famille à s’insérer. Sophie est logée dans un hôtel où elle partage sa chambre avec une adolescente tunisienne qui a elle aussi tenté l’aventure en France toute seule. L’association lui donne des tickets de transporter et un abonnement à une cantine de la ville. 

Quelques mois après, Sophie doit quitter Marseille parce qu’une place s’est dégagée dans une famille d’accueil à Rennes. La jeune fille arrive dans la capitale de la Bretagne où elle est chaleureusement accueillie par sa nouvelle famille, le couple Mathilde et Gerard. 

Mathilde, la bonne fée de Sophie

Mathilde, une femme d’une soixantaine d’années, ancienne institutrice, insère Sophie dans un programme éducatif pour l’aider à retrouver le chemin de l’école. Une année plus tard, elle est inscrite au CM2 où elle progresse assez vite grâce à Mathilde qui lui organisait des répétitions les soirs. 

L’année d’après, Sophie entre au collègue où elle travaille toujours très bien. Elle a retrouvé des contacts de certains de ses cousins restés à Douala sur Facebook. Ces derniers lui donnent quelque temps après un numéro d’un grand-oncle dans son village grâce à qui elle peut parler à sa mère. Clémentine encourage Sophie à faire des études, à respecter sa nouvelle famille, des conseils que suit sans grand mal la jeune Sophie. 

Quel virage va prendre la vie de la jeune lycéenne ?

Une fois au lycée, Sophie décide de faire un CAP dans la pâtisserie. La jeune fille est très intéressée par son métier et parvient très rapidement à réaliser de belles recettes. Lors d’un stage pour valider son diplôme, elle séduit la patronne d’une pâtisserie qui décide de la garder. La jeune fille est à la fin de son programme de placement puisqu’elle est maintenant majeure. 

Elle décide de travailler dans la pâtisserie de la dame qui l’avait accueillie en stage. Sophie gagne maintenant de l’argent et vient en aide à sa mère au village. La jeune fille veut avoir sa propre pâtisserie pour mettre en avant ses propres créations. Soutenue par sa tutrice Mathilde, elle présente son projet à différents organismes sur conseils de Mathilde pour avoir des financements. 

Son projet est validé et le Conseil Général et tous les organismes partenaires l’accompagnent à auteur de 24 000 euros. Voilà Sophie devenue sa propre patronne dans une belle entreprise en France. Tout se passe bien pour la jeune fille qui est rigoureusement accompagnée sur le plan comptable par les organismes partenaires de la ville. 

Quand Sophie devient chef d’entreprise

Sophie, même si elle était sa propre patronne, ne s’était autorisée qu’un salaire de 1200 euros sa première année. Le bilan comptable de son premier exercice est bouclé. L’entreprise a fait des bénéfices, ce qui l’amène à engager deux de ses copines de formations comme salariées. L’école où elle avait été formée lui envoyait aussi régulièrement de jeunes stagiaires, ce qui lui permettait d’avoir une équipe toujours complète pour faire face aux demandes de la clientèle. 

Les années passent et les chiffres d’affaires de Sophie ne cessent de fructifier. Elle n’a pas le temps de prendre des vacances avec son travail, ce qui rend difficile la réalisation de son voeu de revoir sa mère. Elle décide de la faire venir en France pour des vacances et la loge chez Mathilde. Sophie s’était depuis un moment installée  avec Guillaume, un petit blondinet qu’elle fréquentait depuis sa première année de lycée. Il est developper informatique et gagne également très bien sa vie. 

La mère de la jeune Sophie découvre la France

La mère de Sophie était heureuse de découvrir la France. Elle l’était davantage rien qu’en voyant la grande dame qu’était devenue sa fille. Elle aimerait lui prêter main-forte dans sa pâtisserie, mais elle ne peut pas. Les lois françaises n’autorisent pas les personnes non munies d’un titre de séjour régulier à travailler dans une entreprise. Sa simple présence dans le bloc des travailleurs de la pâtisserie pourrait couter cher à sa fille. 

Il n’empêche que Clémentine était heureuse pour sa fille, pour la vie qu’elle était parvenue à se construire et surtout d’avoir pu rencontrer Mathilde qui l’a tant aimé et qui lui a permis de reprendre les études. Elle était si reconnaissante à la France et à Mathilde et Genard  qu’elle ne cessait de leur dire merci. 

Il est temps de rentrer au Cameroun pour Clémentine. Alors que ses bagages sont prêts, Guillaume et Sophie débarquent dans le salon de Mathilde avec trois bonnes nouvelles. Ils vont se marier, ils attendent un bébé et ils ont acheté une petite maison à Douala où pourra vivre Clémentine. Sa fille lui donne assez d’argent pour tenir plusieurs mois à son retour au pays et promet de lui faire régulièrement des transferts d’argent pour vivre.

Guillaume, Sophie et Marvine à Douala

Une année après la naissance de Marvine, le fils de Guillaume et Sophie, la petite famille décide de se rendre à Doula pour une visite à Clémentine. Le bonheur de sa mère était sans pareil. Guillaume tombe sous le charme de Douala et encourage Sophie à y faire une pâtisserie. Il est prêt à vivre sur place avec sa famille quelques années puisqu’il peut travailler à distance. 

Les deux amoureux se lancent dans ce projet, toujours avec l’aide de Mathilde et Genard qui trouvent dans ce projet une seconde jeunesse. Ils voyageaient plusieurs fois en Afrique pour apporter au couple des produits dont ils avaient parfois besoin pour le bon fonctionnement de leur structure. Ils en profitent pour visiter le village de Clamentine avec qui ils étaient devenus très complices. 

Sophie se lance à la cherche de son père

Sophie avait relancé les recherches de son père auprès de la police. Celle-ci lui annoncera la mauvaise nouvelle de sa mort intervenue dès les premières heures de sa disparition. Un détenu qui avait des problèmes avec John, l’ancien employeur de son père, avait révélé le scandale de l’assassinat de Christophe par les hommes de main de John. 

La police, même si elle connaissait le meurtrier de Christophe, n’avait rien fait pour l’inquiéter puisqu’il avait assez d’argent pour corrompre les agents. Avec la relance de l’affaire par Sophie qui avait engagé un avocat très respecté au barreau de Yaoundé, John se retrouva en prison consécutivement à une condamnation à une peine de 20 ans d’emprisonnement. 

Sophie et Clémentine font le deuil de Christophe

La jeune fille et sa mère ont fait le deuil de son père dont le corps a été exhumé pour lui offrir une belle sépulture dans son village. 

La vie de Sophie avait certes mal commencé, mais elle est aujourd’hui une femme comblée qui supervise ses pâtisseries en France et à Douala. Elle est très heureuse avec toute sa famille biologique ainsi que celle d’accueil. Elle envisage de développer son entreprise au Cameroun et pense pour ce faire à ouvrir une autre pâtisserie à Yaoundé.

Personne ne décide des conditions de sa naissance, mais tout le monde peut influencer celles de sa vie.

4 réponses sur “À 12 ans, comment Sophie a sorti sa mère de la pauvreté”

  1. Histoire très touchante, que Dieu veille davantage sur toutes les personnes qui ont eu à apporter un quelconque soutien à cette dame de Sophie, hier pauvre , aujourd’hui grande femme d’affaire. Elle fait le bonheur et la fierté du Cameroun

  2. Amen preuve que Dieu n’oublie personne.histoire très touchante et en même temps encourageante.cela démontre que notre destinée est tracée par un être suprême. Beaucoup de courage à Sophie pour la suite .Et vraiment un grand merci pour ceux qui l’on soutenue et l’on aider à être la femme qu’elle preuve qu’ils existent encore sur cette terre de bonne personnes

  3. Très belle histoire de courage, d’amitié sincère, d’amour et merci à Gérard et Mathilde pour leur dévouement et surtout leur intégrité. Ça prouve qu’il y a encore de bonnes personnes dans ce monde.

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