Priscilla, une de ces orphelines traitées de « sorcières »

Priscilla a 3 ans lorsque son père décède du Sida dans un petit village ghanéen où vivait sa famille. Sa mère qui avait été contaminée par son papa ne survivra pas longtemps à la maladie elle non plus… Voilà la petite Priscilla devenue orpheline dès l’âge de 5 ans. Confiée à son oncle Felix, la vie de Priscilla sera particulièrement difficile.

Priscilla de « maudite » à « petite sorcière »

Priscilla est contrainte par son oncle et sa tante à faire les travaux domestiques de la maison à bientôt 6 ans. Elle va aussi au champ pour ramener du bois pour le feu servant à la cuisine. La fillette débute ses journées par le passage du balai et le lavage des assiettes alors que ses cousins jouissent eux de la joie de leur insouciante enfance. Ce qu’il y a de dramatique dans l’histoire de la petite Priscilla, c’est qu’elle est interdite de jouer avec les autres enfants, ce qui fait d’elle une fillette seule. Tout de même inscrite à l’école du village par M. Kodjo, un enseignant, meilleur ami de son défunt père, la petite fille comprend très vite l’importance des études.

Kodjo, son maître d’école ne cesse de lui répéter que seules de bonnes études pouvaient lui sauver la vie. C’est d’ailleurs lui qui lui achète ses manuels et tenues scolaires. Felix (son oncle) et sa tante Rama qui avaient trois enfants n’envisageaient pas de lui acheter ces fournitures scolaires. Priscilla était maltraitée par ce couple pour qui elle n’est qu’une petite fille « maudite » et « sorcière ». Plusieurs adultes dans le village se comportaient tout aussi mal avec elle. Prisci qui n’a pas d’amis, une fois ses tâches ménagères terminées, plongeait dans ses devoirs qui avec le temps deviennent ses jouets.

M. Kodjo savait qu’il ne fallait pas faire la promotion de l’extrême intelligence de la petite Priscilla. Il sous-évaluait donc expressément ses notes pour éviter d’attirer sur elle les mauvais regards. Son oncle pourrait la retirer de l’école s’il venait à constater qu’elle travaille mieux que ses enfants. Il s’était entendu sur le procédé avec la fillette.

Le collège, le bon plan pour se débarrasser de Prisci

Priscilla va avoir 12 ans et elle vient d’obtenir son entrée au collège. Son oncle Felix se dit qu’il tient l’occasion de se débarrasser d’elle et lui demande d’aller dans la ville la plus proche où elle avait été orientée pour trouver un tuteur. Elle devait tout faire pour payer elle-même ses manuels scolaires. D’ailleurs il est très en colère contre elle à cause de « sa sorcellerie qui empêche la réussite de ses enfants…»

Mais M. Kodjo avait déjà anticipé la situation puisqu’il avait parlé de Priscilla à son grand frère Marco, cadre à l’Hôpital Methodist de Wenchi. Celui-ci était marié à une Anglaise du nom de Kate, une belle femme blanche d’ à peine 35 ans, très gentille et tout particulièrement attentionnée. Kate qui était profondément touchée par l’histoire de Priscilla avait décidé, avec son époux, de lui donner les mêmes chances qu’à leurs deux garçons, des jumeaux de 14 ans qui étaient au collège depuis déjà quelques années.

Aaron et James, les deux jeunes garçons étaient ravis d’avoir une sorte de petite soeur avec qui jouer. Outre le fait qu’ils étaient de gentils garçons, leurs parents avaient fortement insisté pour qu’ils se comportent toujours bien avec la petite nouvelle de la famille.

Nouvelle famille, nouvelle vie pour Priscilla

Dans cette belle grande maison, Priscilla avait une chambre à elle toute seule. Elle mangeait à table avec la famille, ce qui changeait de la vie chez son oncle où elle était tout le temps mise de côté. Kate s’occupe bien d’elle et lui achète tout ce qui est nécessaire à son épanouissement. Elle lui paie même des cours de natation en plus des régulières sorties en famille au cinéma et dans les restaurants les plus classes de Wenchi.

Priscilla est une adolescente respectueuse qui réalise chaque jour la chance qu’elle a d’être dans cette famille. Elle attend impatiemment Kodjo qui venait tous les mois faire des courses à sa banque. Cet ami de son père était devenu bien plus pour elle. Prisci le considérait comme un second père.

Kodjo, avec ses réflexes d’enseignant, vérifiait à chaque passage les notes de classes de Priscilla, Aaron et James. Il continuait, lors de leur traditionnelle promenade mensuelle, de lui prodiguer encore et encore de bons conseils puisqu’elle allait bientôt être la seule enfant de la famille, les jumeaux Aaron et James qui venaient d’avoir leur entrée à l’université doivent poursuivre leurs études chez leurs grands-parents à Londres.

Deux ans plus tard, Priscilla qui a toujours terminé première de sa classe décroche son bac avec mention et se voit offrir une bourse d’étude par le gouvernement ghanéen. Cela tombe bien, Marco et Kate attendaient son entrée à la Fac pour partir du Ghana puisque la distance qui les séparait de leurs enfants devenait pesante. Le couple s’envole pour Southgate où il achète une belle maison pour se rapprocher de Aaron et James qui faisaient maintenant des études pour devenir ingénieur dans cette ville située à 1 heure de Londres.

Le départ de Marco et Kate à Londres, Priscilla reste au Ghana

Priscilla s’est inscrite à la Fac au Ghana et a gardé de solides liens avec la famille. Elle est maintenant étudiante dans la célèbre Unicaf University (MW), une université panafricaine indépendante et reconnue, combinant les meilleurs éléments de l’éducation internationale, offrant des qualifications de haute qualité internationalement reconnues dans le monde.

Ici encore, Priscilla fait très vite parler d’elle pour son intelligence. Elle décroche plusieurs diplômes dans cette université en droit des affaires et est maintenant ciblée par des entreprises internationales. L’Université Marymount California, partenaire de Unicaf University (MW), lui offre une bourse d’études pour poursuivre sa formation aux USA.

Tous les week-ends, Priscilla téléphone à M. Kodjo et aussi à ses cousins d’adoption Aaron et James pour donner et prendre des nouvelles. D’ailleurs, les deux garçons ont régulièrement fait plusieurs voyages en Californie pour lui rendre visite, tout comme Marco et Kate.

Priscilla a trouvé du travail dans une grande banque d’affaires californienne et donne aussi des cours plusieurs fois par mois dans des universités publiques d’Accra. Elle en profite pour rencontrer régulièrement M. Kodjo qui vient lui rendre visite dans sa maison de Airport Residential, un des plus chics quartiers de la capitale ghanéenne. Elle lui a déjà acheté une voiture et offert un voyage à Southgate pour le mariage de James. Elle lui a aussi fait construire une belle maison dans le village auquel est resté très attaché Kodjo.

La demande de Priscilla à Kodjo

La jeune femme a décidé de rencontrer M. Kodjo à qui elle a une demande à faire. « Daddy (comme elle l’appelait parfois), voudras-tu m’accompagner devant le maire le jour de mon mariage ? » M. Kodjo était si heureux de la demande qu’il en était ému. Mais il lui répond : « Tu devrais adresser cette demande à ton oncle Felix ».

« Tu sais Priscilla, la seule preuve pour moi de te savoir en paix avec toi-même sera que tu fasses la paix avec Felix et Rama. C’est lui qui doit te tenir la main », lui répond Kodjo avant d’ajouter : « J’aurais été très heureux de te tenir la main le jour de ton mariage, mais je pense que c’est la seule occasion que nous avons là de te faire passer un palier dans ta relation familiale. »

Surprise, Priscilla promet toutefois d’y réfléchir. Un vendredi, lors d’un de ses nombreux retours à Accra, elle téléphone à M. Kodjo pour lui dire son accord pour rencontrer son oncle Felix et sa femme. Priscilla, accompagnée de son futur époux Jacob, un diplomate anglais qu’elle avait rencontré dans l’avion lors d’une visite à Marco et Kate, arrive chez Kodjo. Le luxueux 4×4 du couple n’est pas passé inaperçu dans ce village.

Le retour de Priscilla au village

Avec Kodjo, ils se dirigent chez son oncle Felix, affaibli par la maladie, et qui n’avait aucune idée de qui elle pouvait être. Kodjo fait les présentations et donne les raisons de la visite. Felix est totalement abasourdi et fond en larme. Il multiplie les demandes de pardon et pleure sans jamais vouloir s’arrêter. Il confesse sa méchanceté envers son unique nièce et s’en veut beaucoup.

Touchée par les mots de son oncle, Priscilla lui pardonne et le prend dans ses bras. Elle lui dit qu’elle n’aurait peut-être pas réussi s’il avait bien pris soin d’elle puisque son cas n’aurait alors jamais interpellé Kodjo que le ciel a placé sur son chemin. Elle ne lui en voulait pas du tout parce qu’elle aime la femme aguerrie par les épreuves qu’elle est. Elle se sent forte et prête à affronter la terre entière s’il le fallait, un trait de caractère qu’appréciait fortement son futur époux Sir Jacob.

Priscilla ramène son oncle à Accra pour voir un médecin. Heureusement pour lui, il n’avait rien de grave. C’est une bronchite mal traitée qui lui provoquait ces terribles douleurs à la poitrine. Elle l’aide financièrement à rénover sa maison et téléphone à l’ambassadeur du Royaume-Uni au Ghana, un ami de Jacob, pour faciliter son acquisition du visa pour Southgate où le couple avait décidé de s’unir.

Priscilla s’est fait accompagner devant le maire par son oncle Felix, mais elle y tenait, c’est Kodjo qui lui a tenu la main au moment d’entrer dans la splendide Southwark Cathedral anglicane, située sur la rive sud de la Tamise.

Pourquoi maltraiter un neveu ou une nièce qui vient en plus de perdre ses parents ?

Ces enfants bannis des familles en Afrique ne sont nullement responsables de la mort de leurs parents.

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9 réponses sur “Priscilla, une de ces orphelines traitées de « sorcières »”

    1. Parfois un mauvais comportement des gens peut positivement influencer votre vie. Si Félix avait été un beau-père ideal, Presci aurait tout au plus la même vie qu’ont aujourd’hui les enfants de cet homme. Belle histoire en tout cas.

      1. C’etait un gros risque quand meme. Personne ne merite d’etre malmené mon frere. Personne.

  1. En tt cas je trouve que c’est une bonne leçon de vie de les familles africaines surtt mais la méchanceté à un prix je suis très contente pour elle longe vie à elle avec bcp de santé et encore du succès en abondance nice

  2. Contractement tout ce qui nous arrive sachons le déposer à Dieu parce que lui seul est celui qui permet.
    Notre vie est un jeu de damier pour lui, il sait comment pousser les pions pour nous faire réussir ceci quand nous nous confions à lui. Par un malheur, une misère, une dure souffrance, tous ces maux, c’est juste un moyen,croyez-moi je suis une preuve vivante
    C’est pourquoi j’aime très le dire souvent :La plus grande prière, c’est la confiance en Dieu
    Longue vie à toi prisci, que Dieu te bénisse

  3. C’est toujours en Afrique qu’on a ces préjugés un pauvre enfant qui perd ses parents au lieu de le couvrir d’amour et de soin on le traite de sorcier je me demande où les africains vont chercher ces manières de penser

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