Sylvie, une femme longtemps brisée par son viol

Nous sommes en République démocratique du Congo, plus précisément dans la ville de Bukavu, au Sud Kivu, en 1998. Sylvie n’était alors qu’un enfant dans ce pays en guerre de père Laurent Désiré KABILA.

Sylvie, victime du divorce de ses parents

Sylvie était l’aînée d’une famille nombreuse comme très souvent en Afrique. C’est dans cette période de bouleversement social de la RDC que ses parents trouveront la mauvaise « bonne » idée de se séparer… Une nouvelle souffrance venait ainsi s’ajouter aux affres de la guerre qui avait déjà bien décimé le pays.

Lorsque Sylvie allait chez son père qui s’était très vite remarié, elle n’y était pas la bienvenue. Sa belle mère ne voulait pas de sa présence dans son foyer, ce qui ne manquait pas de faire souffrir cet enfant qui aurait bien aimé bénéficier de la protection d’un père dans cette période de tension extrême dans le pays.

Que dire du beau-père de Sylvie, le nouveau compagnon de sa maman, il n’était pas tellement gentil avec cette petite fille en préadolescence. Moins il la voyait, mieux il se portait. La mère de Sylvie, enseignante dans une petite école de quartier, n’insistait pas beaucoup sur le mal-être de sa fille pour éviter des problèmes avec son compagnon.

Sylvie, ennemie de ses beaux-parents

Le beau-père de Sylvie ne voulait pas tellement la voir chez lui à un point qu’il lui interdisait d’accéder à sa chambre à coucher. Si elle trainait trop dans les environs, il ne se gênait pas pour la chasser comme un mal propre, comme un « démon ». Sylvie ne se sentait donc pas chez elle chez sa mère et encore moins chez son père.

D’ailleurs, la jeune adolescente a arrêté d’aller au domicile de son père pour éviter la guerre avec sa belle-mère qui devenait de plus en plus méchante avec elle.

Le compagnon de sa mère décédera quelques années plus tard, ce qui va rendre plus difficile la condition financière de la famille. Manque de moyens, la jeune fille arrête ses études secondaires. Elle veut trouver un petit emploi pour financer elle-même les études supérieures qu’elle rêvait de faire.

C’est en ce moment-là qu’elle rencontre Philippe, un homme qui lui promettait de l’aide. Il gagne sa confiance et un jour il lui donne rendez-vous chez lui. Philippe propose à Sylvie de coucher avec lui, ce qu’elle refuse. Il la violera durant plusieurs heures en toute impunité dans ce pays divisé par la guerre et où les forces de l’ordre n’ont plus aucun intérêt pour ce type de dossier.

Bénie Lyse « Dieu est plénitude »

Quelques mois plus tard, Sylvie constate qu’elle est en enceinte. Elle décide de retourner chez Philippe pour l’informer des conséquences de ses actes. Celui-ci lui demanda d’avorter, ce qu’elle refuse, faute de moyen.

La belle Sylvie était à cette époque-là promise à un jeune garçon courageux qui ne lui déplaisait pas. Mais comme le veut la culture, elle doit être vierge pour le mariage. Alors, comment lui annoncer qu’en plus de ne plus être vierge, elle attendait un enfant ?

Elle mettra fin au processus d’union avec ce dernier pour se débrouiller toute seule avec sa fille Bénie Lyse (qui signifie en Hébreux « Dieu est plénitude ») qui naitra quelques mois plus tard. La mère de Sylvie décède à son tour, comme son père quelques mois auparavant.

Un jour, elle est courtisée par un jeune journaliste répondant au nom d’ Antoine. Le couple se rapproche et là elle décide de lui raconter toute son histoire pour jouer cartes sur table. Touché par sa sincérité, il accepte la situation, l’épouse 4 ans plus tard et adopte officiellement Bénie Lyse.

Sylvie est aujourd’hui encore mariée à Antoine avec qui elle a eu 3 autres enfants en dehors de « Bénie Lyse ». Elle n’a jamais dit la vérité à sa fille et n’a jamais porté plainte contre son violeur. Ce dernier est depuis devenu homme politique très écouté dans le pays. Elle ne se voit non seulement aucune chance de victoire judiciaire face à lui, mais elle n’a surtout pas envie de troubler l’esprit de sa fille qui mène .

La force de pardon de Sylvie

Sylvie s’est toujours occupée de ses frères et soeurs qu’elle avait de ces deux parents, étant l’aînée de la fratrie. Elle est devenue chrétienne et a trouvé la force de pardonner à Philippe qui a porté un coup d’arrêt à ses rêves.

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